Je traîne un peu à Pondicherry. Que voulez-vous je m’y
plais ! Peut-être un brin de nostalgie de notre beau pays. Faut dire que
le patron du bar ou je vais me désaltérer le soir fait tout pour ça. Hier soir
à mon arrivée il a demandé à son employé de mettre un peu de musique française.
J’ai eu beau lui dire que la musique anglaise faisait l’affaire, il a tenu à me
faire plaisir… Jo Dassin vous connaissez ? Du coup, je ne sais pas si je
vais y retourner ce soir….
J’aime cette ville contrastée. Son quartier français, bien propret,
calme et aéré avec ses rues pavées, ses demeures coloniales, ses vieux
bâtiments administratifs, son vieux cimetière. Son quartier musulman juste au
sud, aux ruelles calmes. La partie indienne à l’ouest, grouillante, vivante,
fantasque, bref indienne. La juxtaposition des églises, des mosquées, des
temples. Tout ceci se mélangeant sans aucun problème. On se sent bien partout.
Et toujours des rencontres surprenantes. Alors que je buvais
un thé un matin très tôt à l’angle de la rue un homme m’apostrophe dans un français
parfait. C’est un vieil indien appuyé sur une canne. Né à Pondicherry il y a
bien longtemps, il a servi la France dans l’infanterie coloniale. Indochine,
Afrique. Puis la France a quitté l’Inde. Lui est resté. Il est français. Il me
montre fièrement son passeport siglé « République Française ». C’est
émouvant.
Pondicherry, c’est aussi l’endroit ou Sri Aurobindo poète et
philosophe bengali, leader du mouvement indépendantiste indien est venu trouver
refuge auprès des français. Rapidement il a quitté la vie politique pour ne
plus s’intéresser qu’a sa vie spirituelle et au yoga. Avec une française,
« la Mère », ils fonderont l’ashram de Sri Aurobindo. L’ashram occupe
une partie importante de la ville. Tous les bâtiments lui appartenant sont
peint en gris et blanc. Rue de la Marine, le seul bâtiment de couleur est le
consulat général de France… Intrigué, je me suis penché un peu sur les théories
du gourou. Intéressantes, je vais creuser un peu plus. Par curiosité…
Et puis, à quelques kilomètres au nord de la ville, il y a
Auroville. La Mère, partant du postulat « qu’il devrait y avoir sur la
terre un lieu dont aucune nation n’aurait le droit de dire : « il est
à moi » ; ou tout homme de bonne volonté ayant une aspiration sincère
pourrait vivre librement comme un citoyen du monde… », La Mère donc a
décidé de créer ce lieu. Une cité universelle ou hommes et femmes de tous les
pays doivent pouvoir vivre en paix et en harmonie au-dessus de toute croyance et
de toute politique. Magnifique projet. Utopiste ? Peut-être, mais quelle
belle idée.
La mère a choisi comme centre de la cité un énorme banian et
a fait ériger à proximité le « Matrimandir ». Immense salle de
méditation en forme de sphère dorée. Une balle de golf géante. En son centre
une énorme boule en cristal de 70 cm de diamètre sur laquelle un miroir piloté
par ordinateur renvoi pile en son sommet les rayons du soleil. C’est le seul
éclairage de l’édifice. Je n’ai malheureusement pas vu l’intérieur. Réservé à
la méditation des habitants d’Auroville, il est possible de le visiter, mais
que quelques minutes par jour et sur réservation. Autour du Matrimandir, la vie
est organisée dans différentes communautés sur un site immense de 2 000
hectares.
Je ne pense pas être prêt à aller vivre à Auroville. Mais je
vous avoue que la journée passée à flâner dans ce lieu ne m’a pas laissé indifférent.
Ca interroge, ça dérange, ça démange…C’est chouette non quelque chose qui fait
cet effet-là ? Je ne sais pas vous, mais moi j’aime bien quand on dérange les
cases là-haut dans ma tête, quand un et un ça ne fait plus deux, quand on
pousse un peu les murs.
On trouve aussi ici des spécialités bien françaises,
notamment des boulangeries. Je me suis fait un petit stop dans l’une d’entre
elle. Eclair au chocolat et un expressoJ.
Je crois bien que c’est le meilleur café que je n’ai jamais bu. Excellent !
Je suis repartit avec dans la bouche, ce goût du mélange chocolat et café.
Sensation délicieuse. De plus, j’avais dans ma besace emporté un croissant et
un pain aux raisins. Gourmand ? Sans aucun doute ! Il ne faut pas
hésiter à se faire plaisir !
Demain matin, je remets ma maison sur mon dos. Direction
Tanjore, puis Madurai. Plein d’autres choses à découvrir.
Cet après-midi, assis face à l’océan, je regardais au loin.
Légèrement sur ma droite, le Sri Lanka. En face de l’autre côté du golfe du
Bengale la Thaïlande, la Birmanie…
Ai enfin trouvé ta page et découvert ta belle aventure.
RépondreSupprimerOn pense à toi et on te suit.
Amitiés paloises
Merci Aline ;-)
SupprimerPetite pensée paloise pour t' encourager Michel.
RépondreSupprimerOn est avec toi, on te lit, on
te suit.
YEahhhhh Pondy est superbe!! je te l'avais dit :) Ces bars, ces cafés, les gens. Regarde la maternité sur la rue principale, quand les indiennes sortent avec les nouveaux nés, et les papas les attendent pour leur premier tour de moto.... bisou
RépondreSupprimeroui ma Coco, j'ai beaucoup aimé ;-)
Supprimer+1 :-))
RépondreSupprimerFabuleux voyage
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