Amritapuri, Kérala
Distance parcourue depuis le départ : 12737 km
« Ommanashivaya », ou
« que Shiva t’éclaire de sa lumière », c’est ainsi que nous nous
saluons dans l’ashram de Amma. Quelques jours d’une retraite spirituelle, mais
aussi de rencontre, de baignade, de méditation et de contemplation sur la
plage, devant des couchers de soleil de carte postale.
Je suis arrivé ici en bus. Deux
changements pour des villes aux noms imprononçable pour l’européen que je suis.
Heureusement, que les Kéralais sont toujours aussi gentils pour me mettre sur
la bonne route. C’est vers midi que je franchissais le portail de l’ashram. Un
accueil fraternel, dans un environnement inconnu et mystèrieux. On me loge dans
une chambre simple mais propre. Mes compagnons sont Marc, un jeune français
catholique pratiquant et Gaby un bouddhiste brésilien, comme quoi, il n’y a pas
au Brésil que des travestis et des joueurs de foot.
Les règles de
vie de l’ashram sont simples et exigent pour les visiteurs dont je fais partis
que nous nous inscrivions au « séva ». Les séva sont la participation
à la vie communautaire par un « travail désintéressé ». Dans le
temps, on appelait ça « les corvées » aujourd’hui on utilise un
langage plus châtié en parlant d’un
« travail d’intérêt général ». Je me présente donc au bureau des
« séva » ou un anglais me reçoit. Devant mon physique d’athlète, il
me propose aussitôt un travail qu’il qualifie lui-même de dur et de par sa
simple volonté, me voici transformé en éboueur…Rendez-vous est pris pour le
lendemain matin 6 heures devant la déchetterie avec la responsable de ce séva.
C’est tôt, mais bon, c’est un horaire d’éboueur et de toute façon, la vie de la
communauté commence à 4 h 00 tous les matins.
C’est une américaine dont le nom
de scène est Mahita qui m’accueille. Je dis nom de scène, car ici, à par les visiteurs tout le monde à un nom
spirituel. C’est une jeune femme d’une quarantaine d’année, sympa qui vit ici
avec son mari depuis quatre ans. Et depuis quatre ans, elle fait les poubelles
tous les matins, dimanche compris. Je serais pendant mon séjour, le seul
européen avec elle. Trois indiens adeptes de la communauté nous aiderons dans
cette tâche ingrate. J’ai passé d’excellent moment avec eux. Toujours drôles et
de bonne humeur, c’était un plaisir que de les retrouver chaque jours.
La communauté gère ses déchets de
façon remarquable. Le tri va bien au-delà de ce que nous pratiquons en Europe.
Mais on est en Inde et ce pays est juste une gigantesque déchetterie. Je me
disais que faire ce que nous faisions, correspondait à peu près à essayer de
vider l’océan avec une petite cuillère. Mais bon, après tout pourquoi pas. J’ai
apporté ma pierre à l’édifice de bon cœur, j’y ai même pris du plaisir.
Mais cette expérience a aussi et
surtout été pour moi l’occasion de rencontres. Beaucoup de gens vivent ici.
Certains comme moi sont juste de passage, d’autres sont là pour des périodes
plus longues, d’autres encore y vivent à demeure. On y vient de tous les pays
du monde. La communauté étant ouverte, toutes les religions sont les
bienvenues. Amma, ne demande à personne de changer de religion. Elle demande
juste que chacun offre à son prochain de l’amour inconditionnel. C’est donc un
joyeux mélange. J’ai pris du plaisir à vivre au sein de cet ashram ces quelques
jours. Je n’ai pas adhéré à tout bien évidement, mais ça restera une expérience
forte.
En partant pour ce voyage, je
savais que je sortais de ma « zone de confort ». J’entends par là,
que je quittais une vie prévisible pour quelque chose de plus incertain. En
voyage, soit on s’ouvre aux autres en allant vers eux ou en les accueillant,
soit on reste seul. Chaque jour, les rencontres se font et de défont. Certaines
sont fortes, d’autres plus anodines. Ces rencontres sont le sel du voyage. Rien
n’est écrit. Rien n’est prévisible. Seule l’attitude que l’on adopte vis-à-vis
des autres est génératrice de mouvement. Je traverse souvent des moments de
joie, mais il m’arrive aussi de passer par le doute. Une attitude positive m’a
toujours été du plus grand secours. Jamais le doute n’a duré. J’en profite ici
pour vous remercier, vous qui me suivez, vous qui m’encouragez par le biais de
vos commentaires ou de messages que vous me laissez via le net. Ils me font du
bien et m’aide à passer ces moments creux. Je vous en suis reconnaissant.
La partie indienne de mon périple
va bientôt s’achever. Encore deux semaines à parcourir ce pays si attachant
mais aussi parfois si désespérant, puis suivra le Sri Lanka. J’ai fait les
formalités de visa et le billet d’avion est dans ma poche. Mais avant ça, il me
reste encore pas mal de chose à voir. Je prends demain la direction de
Pondichéry. J’y serais d’ici une petite semaineJ.
Merci Michel de nous faire partager ton voyage, c'est un vrai plaisir de te lire !! bon vent
RépondreSupprimerPS: elles sont belles ces photos
RépondreSupprimerOui je connais les voyages en sac à dos , parfois joyeux , parfois tristounet
RépondreSupprimerOui, mais toujours enrichissant
SupprimerSalut cher Michel, tu es en train de vivre une expérience incomparable, exaltante, et aussi exigeante. Les coups de bues sont inévitables. Mais nous sommes avec toi, nous pensons à toi, et nous t'aimons!
RépondreSupprimerA bientôt de tes nouvelles qui nous font rêver!
Oui Jean Paul, mais je te rassure, les coups de blues ne durent pas bien longtemps fort heureusement ;-)
SupprimerMerci Livier Bises a la famille.
RépondreSupprimerSalut l'athlète, bien sûr, je suis preneuse de bonnes adresses à Pondichery car cette ville fera partie des escales. C'est tout de même un bon plan de t'avoir en éclaireur, j'éviterai ainsi quelques galères. Bisous et plein d'ondes positives pour la suite de ton périple.
RépondreSupprimerJe te fais un mail pour te donner une adresse de guest house sympa à Pondichery ;-)
RépondreSupprimerC'est un plaisir , de te suivre , tu nous fais réver avec cette expérience unique
RépondreSupprimerQue du plaisir (en retard)
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