vendredi 10 octobre 2014

Céleste


Hampi, Karantaka

Distance parcourue depuis le départ : 11347 km

Ou est Michel ? : Par ici.

C’est juste après la sieste que j’ai rencontré Céleste.
L’agence de voyage ou j’avais prévu d’acheter mon billet de train pour l’étape suivante étant temporairement fermée, j’avais décidé d’aller trainer mes guêtres aux environs du « Virupaksha », un temple monumental à deux pas de mon hôtel. Bien m’en a pris.

Je l’ai d’abord entendue arrivée. Enfin pour être précis j’ai d’abord entendu son camion. Elle était sur le plateau, seule, indifférente à la foule des badauds qui ne manquaient pas de se retourner sur son passage. Il faut dire que l’attelage était pour le moins incongru, une éléphante se promenant ainsi passe difficilement inaperçue.


D’une manœuvre habile, le conducteur du camion positionnât son engin « à quai », juste sur le parvis du temple et le cornac descendu du camion ouvrit la ridelle. D’une voix douce il s’adressa à Céleste qui entreprit de se retourner et sans faire de manière descendit du camion. Visiblement elle savait où elle allait, car elle obliquât sur sa droite et sans hésitation se mit en chemin. C’est là que je l’ai vu de près. En effet, subjugué par ce spectacle je m’étais positionné contre le mur du temple sans me douter un instant que Céleste n’allait pas au temple, mais faire ses ablutions. J’étais sur son chemin et c’est le dos collé au mur que je la regardais passer. 
Elle avançait d’un pas tranquille. Enfin, tranquille pour un éléphant, car pour un homme c’est plutôt un bon rythme. Son cornac derrière elle lui adressait juste quelques mots auxquels elle réagissait prestement. Sur son passage, pas mal d’Indien semblaient voir passer « Ganesh ». Ils la touchaient, puis portaient la main à leur front. L’un d’eux lui offrit même un régime de bananes, qu’elle engloutit en une bouchée. Elle fit une pose ou elle ramassât de la poussière pour s’en asperger puis repris son chemin, descendant sur les ghats au bord du fleuve en empruntant les escaliers comme tout le monde.

J’ai ensuite assisté au bain de Céleste. Une fois dans l’eau, elle commença par s’asperger très consciencieusement. Elle n’oublia pas un seul endroit. Ce n’est pas comme ces rouleaux à la noix où l’on lave nos voitures. Non, là elle a fait tout bien, elle n’avait plus un poil de sec.
Un Indien vêtu d’un sari orange c’est alors approché à environ un mètre face à elle, tête basse et mains jointes. Le cornac prononça un mot. Doucement. Céleste commença alors à asperger copieusement son admirateur. Jugeant sans doute avoir eu son compte d’eau, l’inconditionnel se retira après quelques « giclées » en remerciant Céleste par quelques prosternations.

En s’adressant à Céleste toujours d’un ton étonnamment doux le cornac la fit se coucher sur le flanc puis commença à la laver aidé d’un acolyte. Les Gestes étaient vigoureux, mais empreint d’un grande attention, je dirais presque de tendresse. Céleste semblait « aux anges ».
Puis elle se releva. Propre. Enfin presque, car le cornac dit lui dit encore juste un mot, puis passa derrière elle, se baissa et à deux mains entrepris de lui frictionner la vulve….Moi, là, je dis chapeau ! Faut oser ! Je peux vous assurer qu’à ce moment-là, j’ai dû me pincer pour vérifier que je n’étais plus dans mon lit en train de rêver.

Ceci fait, Céleste embarqua à son bord son Cornac et son acolyte, puis toujours par l’escalier elle rejoignit le temple ou elle fit une entrée très remarquée.

Ici, c’est Hampi. Un ensemble monumental de 400 temples sur une surface de 30 kilomètres carrés.
En descendant du bus ce matin, ivre de fatigue, j’ai ouvert grand les yeux dit « Waouhhhh ». La seule autre fois dans ma vie ou j’ai dit ça devant un monument, c’était à Bagan en Birmanie.

Incrédible India !

NB : Pour les ignares ou les plus jeunes, je précise que Céleste est l'épouse de Babar....





4 commentaires: