samedi 20 septembre 2014

The road to hell

Avant de quitter la France, j’avais pris plein de bonnes résolutions et notamment celle de ne pas voyager par bus de nuit. J’avais lu de ci de là sur les forums de voyageurs que pour des raisons de statistiques d’accidentologie c’était un mode de transport déconseillé. Comme un homme averti en vaut deux, j’ai donc quitté New Delhi en bus de nuit pour rejoindre Dharamsala.

596 Kilomètres en 12 heures de route ça laisse du temps. Le sommeil n’arrivant pas et étant particulièrement bien placé à l’avant du bus, j’ai donc eu tout le loisir d’observer la circulation et d’y réfléchir. J’ai laissé mes pensées vagabonder, revoyant les films de la sécurité routière tout en me remémorant les interventions de l’inénarrable Chantal Pérrichon (Comment ça qui c’est ? Allez hop Google !) dans les journaux du soir.

En fait, je crois qu’on vit dans deux mondes différents, je dirais même deux mondes parallèles et je vous avoue que j’ai parfois du mal à me positionner, à savoir qui des deux modes de pensée à le plus raison ou le plus tort. Je ne me prononcerais pas sur ce sujet ici. Je vais donc simplement vous exposer certaines situations rencontrées à l’occasion de ce voyage, ensuite à vous de vous faire votre opinion. Ah j’allais oublier, j’avais mis mon baladeur audio en marche en mode aléatoire histoire d’avoir un peu de musique de fond et le hasard a voulu que la play liste commence par «  The road to hell », célèbre succès des années 1990 de Chris Réa….

Donc en Inde:

·        L’instrument essentiel pour pouvoir circuler ici est le klaxon. Il fait office d’avertisseur mais aussi de clignotant, de feux de position et a sans doute encore bien d’autres utilités qui pour le moment m’échappent. Il évite souvent d’avoir à utiliser les freins, surtout si on roule avec un gros véhicule. Son usage est fait sans modération, à tel point que ce matin alors qu’une voiture me doublait, je me suis fait la réflexion : « Tiens, il ne m’a pas klaxonné. Un touriste ? »

  • Tout le monde a le droit d’emprunter les autoroutes. Camions, bus, autos, motos, cyclomoteurs, vélos, tricycles, engins agricole à traction mécanisée ou animale et j’en oublie sans doute. En termes d’égalité devant l’infrastructure routière, nous sommes battus à plate couture.
  •  On peut aussi à priori sur les voies en sens unique circuler à contre sens et ce, quel que soit le type de véhicule. Certain le faisant avec les feux allumés, d’autres tout feux éteint, par soucis d’économie d’énergie sans doute à moins que ce ne soit pour ménager un effet de surprise maximum.
  • Il n’y a aucune limite au nombre de passager transporté par chaque type de véhicule. Un bon moyen de faire baisser le coût du transport ramené à la personne. Par les temps qui courent et vu les prix des carburants, ça compte !
  •  Le non fonctionnement des feux sur les véhicules n’est absolument pas un obstacle à la circulation de nuit, j’en suis même venu à me demander si il n’y avait pas là un avantage caché tant il y avait de véhicule « discrets ».
  • Sur autoroute et voie rapide, vous avez le droit de rouler sur la voie de circulation de votre choix. A gauche (et oui on est sensé rouler à gauche ici) au milieu ou à droite. Ah, j’oubliais sur la bande d’arrêt d’urgence aussi quand il y en a une et s’il n’y en a pas sur les bas-côtés. Oui, oui, c’est possible ! A charge pour les véhicules plus rapides arrivant de derrière de s’adapter. Moi, j’ai trouvé ça démocratique ! Après tout il n’y a aucune raison pour que l’on réserve une voie, voire deux aux gens qui peuvent acheter des voitures rapides.
  • En panne, de nuit sur autoroute, afin d’éviter un dépannage onéreux, vous pouvez en cas de problème mécanique faire descendre votre épouse et vos enfants pour pousser la voiture. Mais attention,  feux de détresse obligatoires. Faut quand même pas déconner!
  • Sur voie rapide un véhicule qui devant vous met son clignotant, ne change pas de direction. Il vous indique simplement le coté par lequel il souhaite être dépassé. Pratique non ?

Sans doute il y a t’il eu dans la nuit d’autres situations qui ont alimentées mes pensées. Je ne les ai à présent plus à l’esprit. Mais en descendant du bus, ce matin vers sept heures, je n’ai pu m’empêcher d’avoir un regard plein de compassion pour le jeune chauffeur. Il a été à la hauteur. L’habitude sans doute lui a permis de développer des capacités à évoluer avec aisance en milieu hostile. En tout cas, chapeau bas l’ami et merci pour ce « bout de route ».
Me voici donc arrivé à Dharamsala, village du nord-est de l’inde ou vit une importante colonie tibétaine, puisque Nehru en son temps a choisi d’y accueillir les réfugiés qui quittaient le Tibet suite à l’invasion chinoise. On y trouve en plus du siège du gouvernement du Tibet en exil la résidence du Dalai Lama.
Si il m’arrivait de le croiser, promis, je vous raconte ça….


9 commentaires:

  1. Bon, c'est un peu comme à Lesponne, nous ne sommes pas surpris!!!
    Bonne continuation et à bientôt!
    JP

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  2. Salut Michel,

    C'est avec plaisir que je te suis sur ton Blog. En plus, cela me permettra de réviser ma géographie...
    Bonne continuation et au plaisir de te lire.

    Bises.

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    1. Merci Claude, si je peux t'aider à bosser ta géographie alors, c'est le top !

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  3. Salut Michel,
    Je viens de découvrir les deux articles sur Old Delhi et sur le voyage en bus.
    Sur la circulation, même si je n'ai vu que 48 heures de Bangalore (certainement beaucoup plus aseptisée que Delhi), j'immagine assez bien.
    La description des 5 sens est super précise, on s'y croirait.
    Quant à la miss Chantal, quand j'ai lu ta phrase, je me suis dit "ça ne peut être qu'elle"... bingo !
    Il existe 2 pages Facebook pour cette dame, ma sienne et une qui la dénonce... rhooo....
    En tout cas, pas mal le sens de l'observation pendant le voyage... j'ai adoré le clignoteur pour indiquer PAR où doubler.
    Merci pour les news, bonne route à toi.
    Serge/

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    1. Salut Sergio, comme tu vois le voyage commence bien ;-) Take care.

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  4. Enorme. Je suis pétée de rire.... je vois très bien la scène :)

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    1. je me doute que tu la vois très bien ma coco, car tu l'as vu :-)

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  5. En tous cas moi j'ai vite choppé le fil du voyage ;) j'ai sauté en marche dans ton bus et n'en descendrais que lorsque je t'aurais rejointe à ton point de chute du jour (près d'un an 1/2 plus tard !!!) Comment moi aussi évanescente zebikienne, ai je pu passer à côté de ton voyage.... Bon veux motard que j'aimais, on a plus la big mais au rythme où je dévore tes kilomètres parcourus, j'arriverais à te rattraper.

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