mardi 5 janvier 2016

Le triangle dort ?

Part 1/2

Mae Hong Son, Thailande




Jour 1 :

J’avais une peu les boules ce matin en quittant l’agence de location de moto au guidon de ma 125. Ici, contrairement au reste de l’Asie on peut louer des « vraies » moto, style Suzuki V-Storm 650 ou Kawasaki Versys, mais moi, je continue avec ma moto fétiche. Ce n’est pas que je ne voulais pas, mais au niveau des assurances, ça reste quand même l’Asie. En clair, t’es assuré, mais si tu casses, tu payes. Donc prudemment, je pars au guidon d’une moto pas trop chère en me disant que ce n’est pas la brèle qui fait le pilote….Je me console comme je peux !

Bref, il fait beau, chaud et à en croire les guides et les divers avis sur l’itinéraire que je prévois, ça va être de la balle. C’est donc malgré tout avec un grand sourire que je prends la route. La sortie de Chiang Mai, n’est pas de tout repos. Pas trop de circulation, mais ici en plus de rouler mal, ils roulent vite et à gauche… Faut s’adapter et ça demande un peu de temps. Après 30 kilomètres de voie rapide, je bifurque enfin, sur une route moins fréquentée. On passe aux choses sérieuses. 
Enfin, je crois…car en fait, je viens de me faire environs 150 bornes pas vraiment top. Une chaussée complétement pourrie, limite piste bien souvent et donc toute mon attention c’est portée sur la route. De toute façon, au niveau paysage, c’est joli, mais pas exceptionnel. Je me demande parfois si les mecs qui écrivent les guides, viennent sur place ou s’ils regardent juste sur Google map….

Là, je suis à Pai. C’est la première étape d’un circuit de 5 jours et d’environ 600 kilomètres. La ville, enfin, le bourg est sympa. Il a du charme et c’est une destination où pas mal de « roots » se retrouvent. L’ambiance est donc bien décontractée.

Je rentre juste du « night market ». J’adore les marchés de nuits, c’est toujours une chaude ambiance avec les stands multicolores et les marchands de nourriture. Un vrai régal pour les yeux et les papilles. Certains stands sont tenus par des occidentaux, sans doute ici depuis fort longtemps. Ils y vendent leur production artisanale. Bon, il est clair, que ce ne sont pas les meilleurs artisans…Je me demande si ils n’abusent pas un peu de cette substance qui a rendu la région si célèbre…







Jour 2 :

J’ai bien dormi et je me lève en grande forme. Un café et un ananas plus tard, je suis sur la route. Et quelle route !

SI l’itinéraire m’avait résisté la veille en me cachant ses charmes, ce devait être pour mieux me les montrer aujourd’hui. Je suis sur un nuage, je vis un rêve éveillé. J’ai adoré ! Le paysage était juste magnifique, la route en bon état, la température idéale et la luminosité parfaite. Un de ces moments de rêve, hors du temps, où on prend conscience que tout est parfait, où l’on est heureux en pleine conscience, émerveillé. Cet état a duré toute la journée. Je suis un homme heureux !

Mon chemin m’a conduit de Pai à Mae Hong Son avec quelques détours en dehors de l’itinéraire le plus direct. J’ai ainsi visité Mae Lana, un superbe village « Chan » entouré de massifs karstiques. Un vrai havre de paix. J’y ai trouvé un temple en bois de style Birman dans lequels deux "apprentis" moine mangaient et de belles maisons également en bois. 
J’aurais aimé que cette journée dure plus longtemps car la région est vraiment superbe et il y a pas mal de choses à voir aux alentours de Mae Hong Son.
Comme, j’ai un peu de temps devant moi, j’ai décidé ce soir que la journée durerait 48 heures ! Je vais rester une journée de plus ici pour aller fouiner dans les coins et notamment à la frontière avec la Birmanie. J’ai repéré sur la carte un village frontalier dont on m’a dit beaucoup de bien. 

Ah j'oubliais, je suis au pays des « femmes girafes ». Quelques villages de « Karen » se nichent dans les montagnes…Ira ? Ira pas ?






















Jour 2,5

Quand je vous dis que je suis au pays des « femmes girafes », c’est une approximation. A la vérité, ces tribus apparentées aux « Karen » sont originaire de la Birmanie voisine. Ils ont fui ce pays dans les années 50 pour trouver refuge ici dans le nord-ouest de la Thaïlande. Ce sont des réfugiés politiques et ils en ont le statut. N’ayant pas de terre à cultiver, ils vivent essentiellement de la vente de leur artisanat, et il s’est développé ici, tout autour d’eux, un véritable commerce. Toutes les d’agences de voyages de la région organisent des « trecks » et amènent les touristes dans ces villages.
 
En fait, je me vois mal dans la peau d’un « voyeur », payant un tiers pour aller voir une exhibition. D’un autre côté, ces tribus ne vivent que de la vente de leur production artisanale et si les touristes ne vont pas les voir….Dilemme ! 
Je décide, d’y aller, mais sans passer par une agence. Si je dois donner quelque chose pour accéder au village, autant le faire en direct. Au moins, je suis sûr de ce qui rentre dans le pot de la communauté.
Mais, voilà, où sont donc ces villages "karen" ?
Aucun panneau nulle part, aucune indication pas même dans les guides. Je fini par dénicher une vague info. Il y en aurait un au nord-ouest de la ville à une trentaine de kilomètres en direction de la frontière Birmane. Un coup d’œil sur ma carte, je ne vois que deux villages possibles. Action !

Il fait encore beau et c’est encore agréable ! Normal, je vous rappelle que c’est une journée de 48 heures et donc la météo n’a pas changée.
Après plus d’une heure et demie de route, j’arrive dans le premier village.

Perdu, c’est pas ça ! Là je suis dans un village chinois fondé par des vétérans du Kuomitang (des partisans de Chang Kai-sek fuyant l’arivée des communistes). C’est chinois, kitch et paumé ! Pas grave, mais il me faut faire demi-tour et redescendre complétement pour pouvoir reprendre la vallée voisine.

Je remonte une route qui devient de plus en plus étroite. Je pose quelques questions aux gens que je rencontre et il semble que je sois dans la bonne direction. Je roule maintenant depuis plus de trente minutes sur un chemin de terre. C’est plein de cailloux de poussière. Mais la récompense est au bout !!!!!

Je suis à l’entrée du village. Quelques personnes sont là, paisibles. Les enfants sont à l’école toute proche. Personne ne me demande rien. Il y a simplement un panneau à l’entrée indiquant que les villageois vivent de la vente de leur production artisanale et qu’il est de bon ton soit d’acheter quelque chose, soit de glisser un petit billet dans une urne qui se trouve là pour aider la communauté à vivre.

Ce n’est pas un village « en carton » pour les touristes. D’ailleurs je suis le seul « étranger ». Les gens vivent réellement là, dans une pauvreté qui me remue les tripes. Le village est tout petit. A peine une dizaine de huttes. Deux stands proposent quelques babioles. Je vais bien sur faire marcher le commerce, mais le plus beau souvenir de cet endroit ne sera pas matériel…..





















5 commentaires:

  1. fais un beau voyage et de belles rencontres humaines, voire plus !

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  2. Quelle plume ....c'est toujours un plaisir de lire ces lignes o combien agréables et plaisantes .Serait ce de la jalousie .????

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  3. bonne année 2016 ça commence bien pour toi avec de belles découvertes, des belles rencontres... tant mieux ! bizz

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  4. Un grand Merci à toi M'Sieur Michel. Que 2016 t'apporte une multitude de journée à 48 heures. Prends soin de toi.

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  5. Génial , ça fgait réver , merci Michel !

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