jeudi 10 décembre 2015

Le nord.


Cao bang, Vietnam



Je quitte Sapa, direction Cao Bang au nord-est du Vietnam. Pas de bus direct, il va donc falloir improviser. La direction générale, c’est plein Est. J’ai une carte, pour le reste on verra bien…

J’arrive sans encombre jusqu’à Bao Yen, mais là, petit problème. Il n’y a plus aucun bus en direction de l’est du pays. On me conseille de descendre jusqu’à Hanoï puis de remonter vers le Nord-Est, mais ça, je ne veux pas. Je suis prêt à faire du stop si il faut, mais hors de question de repartir vers le sud. Je suis un peu mulet sur ce coup là. 
Je m’arrête chez une vendeuse de clémentine faire quelques emplettes et essaie de me faire comprendre par geste et en montrant ma carte. La vendeuse sort son téléphone de sa poche, et passe deux coups de fils. Puis elle me prend par la main et me « pose » littéralement sur un tabouret à une centaine de mètres de son étal me faisant comprendre de rester là, qu’un véhicule va arriver pour m’emmener dans une direction qu’elle m’indique du doigt. Je me pose et sort ma carte pour tenter d’y voir un peu plus clair. Une vingtaine de minute plus tard, un bus s'arrête devant moi. Le chauffeur me fait de grands signes et je saute dans le car sans même savoir où il va.
 C’est étrange, je suis seul dans ce bus…. En fait, on ne va pas bien loin. On s’arrête rapidement dans un garage au bord de la route. Deux lames d’amortisseur sont cassées et il faut les changer. Cela prendra deux heures. Le chauffeur en profite pour m’expliquer qu’il va jusqu’à Ha Giang, plus au nord et que de là, je trouverais un bus pour me conduire jusqu’à destination. Cool non ?

Réparation faite, nous reprenons la route, mais le bus repart en sens opposé. Je ne tarde pas à comprendre. Il a déposé ses passagers au bord de la route quelques kilomètres plus avant quand il a cassé ses amortisseurs et il va les récupérer. On s’emploie donc à faire remonter dans un car de vingt places ses trente-huit passagers…et on y arrive. Certes on est un peu serré, mais tout le monde est assis. Sur un siège, sur une caisse ou sur les genoux du voisin. Du coup, j’arrête de me demander pourquoi il a cassé ses amortisseurs…

Trois Européens sont montés dans le car. Ce sont les premiers que je vois aujourd’hui. La réparation a mis le bus en retard et c’est de nuit que nous arrivons à Ha Giang. Sur le parking, les trois européens et moi nous « connectons » et nous décidons de chercher ensemble une guest house pour la nuit. Les trois-là, ont fait connaissance ce matin même dans le bus. Il y a là, un allemand, une hollandaise et une finlandaise et ils ont mis à profit les deux heures d’attente pour élaborer un plan… Ils veulent louer des motos pour faire un circuit de 330 kilomètres jusque dans la partie la plus au nord du pays, à la frontière chinoise. Je sens que je vais bien les aimer ces trois-là. Nous mangeons ensemble et c’est décidé, je pars avec eux…Oui, je sais, j’avais décidé de ne plus faire de moto au Vietnam. Et bien il se trouve que je viens de changer d’avis.

Le lendemain matin nous louons quatre motos. Oh, pas des foudres de guerre, mais de petite 125 comme on trouve par ici. Pour aller dans le nord, il faut un permis spécial. On, nous conduit au bureau ad hoc où nous entamons les démarches. Au guichet, une suédoise est là. Elle veut elle aussi aller dans le nord et attends son permis. Nous discutons et nous lui proposons de se joindre à nous. Elle accepte immédiatement et c’est donc à cinq que nous prenons la route.

Le premier jour, 150 kilomètres de prévu jusqu’à Dong Van, à la frontière. Les formalités nous ont un peu retardés et nous partons sans trop tarder. Ah la route….oui, mais quelle route… C’est absolument fabuleux ! Nous traversons des paysages magnifiques, sur de petites routes sinueuses et étroites, mais en relativement bon état. Le temps n’est pas au beau fixe, c’est un peu brumeux, mais il ne pleut pas. Nous escaladons les cols les uns après les autres. Dans les nuages c’est un peu humide, voire, carrément mouillé. Dans les vallées nous suivons de larges cours d’eau. Il y a des rizières partout on trouve même du maïs. En fin d'après midi, nous passons un dernier col entre chien et loup. Avant de basculer nous avons juste de temps d’apercevoir un panorama fabuleux, un horizon de « pains de sucre »… (Notez, que les pains de sucre ici sont en granit ou en je ne sais quel « cailloux » et non pas en sucre).
C’est de nuit et sous la pluie que nous arrivons. Fatigués, mouillés, mais heureux. Ce soir nous partagerons notre repas avec un Helvète, Sébastien, que nous rencontrerons au restaurant. Un gars super avec qui nous partagerons une bouteille d’alcool de riz.

Le lendemain matin, réveil aux aurores pour la deuxième partie. Un peu plus de 170 kilomètres que nous ferons sous un temps plus clément bien qu’encore très brumeux sur les sommets. C’est vraiment un plaisir que de rouler tranquillement le nez au vent dans de si beaux paysages. Nous dépassons rarement les cinquante km/h. La route ne nous le permet pas et nous n’en avons pas envie. 
J’ai adoré ces deux jours en moto. Vraiment ! Je crois bien que je referais le Vietnam exclusivement en deux roues. C’est trop bon !

Hélas les bonnes choses ont une fin et il me faut reprendre le chemin vers Cao Bang. Ce n’est pas si simple que ça. A la station de bus la jeune femme qui vend les billets me renseigne. Il va me falloir prendre deux bus. Le premier pour Bac Mé puis de là, un second vers ma destination finale. Le bus part à six heures du matin.
Le lendemain j’arrive au « bus stand » avec un peu d’avance histoire de dépatouiller tout ça. Mais une personne m’attend juste à l’entrée. Il s’approche et me dit :
-          Cao Bang ?
-          Yes.
-          Ok,Ok….

Il se saisit de mon sac à dos et m’installe dans son bus. C’est le chauffeur et il démarre sans trop tarder. Nous quittons l’arrêt de bus avec dix minutes d’avance. Ce qui n’est pas une habitude. Nous arriverons à Bac Mé à 11 h15 soit quelques minutes avant le départ du second bus pour Cao Bang. Mon chauffeur se chargera personnellement de m’y installer ! Si ça c’est pas du service !!!!


Si,si, ça rentre....

En chemin....

Snake road...


Un Allemand, un Français, une Hollandaise, une suédoise et une Finlandaise.

De joyeux Coréens (donc des Coréens du sud...) rencontrés lors d'une pause.

On the road...



Coucou..

Dong Van



















3 commentaires:

  1. Du bonheur partagé ! Le top !

    Super comme d'hab.

    Si tu vas sur le forum, j'ai posté ma sortie du jour, et en roulant, j'ai pensé à quand on revenait de la BOD 2013 et où je n'arrivais pas à te suivre dans cette partie... C'est entre autre grâce à toi que je suis beaucoup plus à l'aise et fluide maintenant !
    Ici, il faisait 1°C ce matin à 8H et environ 17 cet aprem avec un beau soleil.

    Adishatz.

    Claude.

    RépondreSupprimer
  2. un sourire et une pensee du 64 pour toi michel...prends soin de toi...

    RépondreSupprimer