jeudi 17 décembre 2015

En transition.

Nha Trang, Vietnam








Il devrait y avoir ci-dessus une photo de la baie d’Along et il n’y en a pas…

J’ai hésité longuement. Baie d’Along ou pas ? Faut dire que la saison ne s’y prête pas vraiment. Le temps est brumeux et il tombe souvent un petit crachin pas bien sympa. Mais bon, je suis à Lang son, à peine à 150 kilomètres et ce serait dommage de rater ça. Je décide donc d’y aller.
Depuis deux ou trois jours, ça va moyen. Un peu de fièvre m’a obligé à faire une pause d’une journée à Cao bang et même si j’ai repris la route, je suis un peu « en dedans » et quand on voyage, faut pas !
Je quitte mon hôtel et trouve une moto-taxi pour me conduire à la gare routière. Mais le pilote ne comprend rien et il me largue au bord de la nationale au moment où passe un bus. 
Il va à Hanoï et moi pas. Je remets donc mon sac sur le dos et c’est à pied que je rejoins la gare routière qui hélas n’est pas tout à côté. Il est huit heures quand j’y arrive. Je me renseigne. Le bus que je veux prendre part dans une demi-heure. Cool ! Euhhhh enfin normalement car aujourd’hui il ne part pas et on me propose de prendre celui de 14 heures qui n’est pas direct. Il me faudra en changer en cours de route. 
Là, ce matin, je n’ai pas trop le courage d’attendre le bus pendant 6 heures. Je vous l’ai dit, je ne suis pas dans mon assiette. Le prochain bus qui quitte la gare routière va à Hanoï. Bon, ben quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

Et c’est comme ça que je n’ai pas vu la baie d’Along !

Par contre, les bus, là, j’ai bien vu. 20 heures de bus en 24 heures et me voilà déposé sur le bord d’une route à trois heures du matin. J’arrive à Hué. Enfin, je vais y arriver car là je suis en pleine campagne en plein milieu de la nuit. Seule une moto taxi est là. 
Le pépère entend bien profiter de la situation et me demande un prix exorbitant pour me conduire en centre-ville. On ne s’entend pas. Je remets mon sac sur le dos et part à pied. J’espère que cette satanée ville n’est pas trop loin.
Mais préférant accepter mon prix plutôt que de tout perdre, mon pilote change d’avis et me rattrape. Je grimpe à l’arrière de son engin et nous voilà partis. Il y a déjà cinq bonnes minutes que nous roulons quand j’aperçois un panneau indiquant Hué 12 kilomètres !!!! 
Je peux vous dire que si j’avais connu la distance qui me séparait du centre-ville au moment de la discussion du prix je n’aurais pas fait trop de malin.

Hué. Cité Impériale au bord de la rivière des parfums (quel joli nom…), berceau de la dynastie des Nguyen, la ville abrite une magnifique cité impériale classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Vraiment splendide ! Aux alentours de la ville, les empereurs mégalos (C’est un pléonasme ?) ont fait construire leurs tombeaux. De majestueux temples dans de magnifiques parcs.
La visite de ces différents lieux a été pour moi de petits moments hors du temps. J'ai aimé m'y promener. Instants magiques, un peu fous, décalés.

Hué est une ville qui dégage une belle énergie et j’ai aimé y passer ces deux jours.

Mais déjà, je poursuis ma route vers le sud. Je veux me garder quelques jours pour aller faire un tour dans le delta du Mékong. Je ne peux donc pas trop traîner en chemin. Je visite rapidement Hoi An, avant d’enchaîner les heures de bus pour rejoindre Dalat, station climatique de montagne qui sera mon ultime « stop » avant le « sud ». Mais là, c’est de Nha Trang que je vous écris. J’y suis en pause quelques heures.

C’est au bord de la mer et c’est plutôt joli comme ville. A priori, la ville est prisée par les russes. Tout ce qui s’adresse aux touristes est traduit en cyrillique. Et des russes, il y en a. Beaucoup ! On les reconnaît bien à leur manière de s’habiller, de se tenir, leur bronzage rouge écarlate. C’est drôle mais ils sont vraiment typiques et dans la masse des touristes étrangers que l’on peut voir ici ils sont assez facile à reconnaitre.
 Ils sont tellement partout, que ce soir j’ai remarqué sur le trottoir, devant chaque bar, il y a une jeune fille russe qui harangue le client, l’incitant à entrer se détendre et à prendre un verre dans l’établissement. Une partie du personnel est aussi russe et à priori pas mal de patrons de ces bars le sont aussi. C'est sur que pour vérifier ce que j’écris, j’ai dû rentrer dans un bar (faut toujours vérifier ses sources...)et un seul….Pour les autres j’ai juste observé de l'extérieur. Ah, le commerce….


je file, vous laissant là pour ce soir. Demain, je serais à la montagne. C’est la saison non ?











Oups, je suis pas tout seul à faire la visite des tombeaux...














Un petit air de Bagan non ?

Nha Trang

jeudi 10 décembre 2015

Le nord.


Cao bang, Vietnam



Je quitte Sapa, direction Cao Bang au nord-est du Vietnam. Pas de bus direct, il va donc falloir improviser. La direction générale, c’est plein Est. J’ai une carte, pour le reste on verra bien…

J’arrive sans encombre jusqu’à Bao Yen, mais là, petit problème. Il n’y a plus aucun bus en direction de l’est du pays. On me conseille de descendre jusqu’à Hanoï puis de remonter vers le Nord-Est, mais ça, je ne veux pas. Je suis prêt à faire du stop si il faut, mais hors de question de repartir vers le sud. Je suis un peu mulet sur ce coup là. 
Je m’arrête chez une vendeuse de clémentine faire quelques emplettes et essaie de me faire comprendre par geste et en montrant ma carte. La vendeuse sort son téléphone de sa poche, et passe deux coups de fils. Puis elle me prend par la main et me « pose » littéralement sur un tabouret à une centaine de mètres de son étal me faisant comprendre de rester là, qu’un véhicule va arriver pour m’emmener dans une direction qu’elle m’indique du doigt. Je me pose et sort ma carte pour tenter d’y voir un peu plus clair. Une vingtaine de minute plus tard, un bus s'arrête devant moi. Le chauffeur me fait de grands signes et je saute dans le car sans même savoir où il va.
 C’est étrange, je suis seul dans ce bus…. En fait, on ne va pas bien loin. On s’arrête rapidement dans un garage au bord de la route. Deux lames d’amortisseur sont cassées et il faut les changer. Cela prendra deux heures. Le chauffeur en profite pour m’expliquer qu’il va jusqu’à Ha Giang, plus au nord et que de là, je trouverais un bus pour me conduire jusqu’à destination. Cool non ?

Réparation faite, nous reprenons la route, mais le bus repart en sens opposé. Je ne tarde pas à comprendre. Il a déposé ses passagers au bord de la route quelques kilomètres plus avant quand il a cassé ses amortisseurs et il va les récupérer. On s’emploie donc à faire remonter dans un car de vingt places ses trente-huit passagers…et on y arrive. Certes on est un peu serré, mais tout le monde est assis. Sur un siège, sur une caisse ou sur les genoux du voisin. Du coup, j’arrête de me demander pourquoi il a cassé ses amortisseurs…

Trois Européens sont montés dans le car. Ce sont les premiers que je vois aujourd’hui. La réparation a mis le bus en retard et c’est de nuit que nous arrivons à Ha Giang. Sur le parking, les trois européens et moi nous « connectons » et nous décidons de chercher ensemble une guest house pour la nuit. Les trois-là, ont fait connaissance ce matin même dans le bus. Il y a là, un allemand, une hollandaise et une finlandaise et ils ont mis à profit les deux heures d’attente pour élaborer un plan… Ils veulent louer des motos pour faire un circuit de 330 kilomètres jusque dans la partie la plus au nord du pays, à la frontière chinoise. Je sens que je vais bien les aimer ces trois-là. Nous mangeons ensemble et c’est décidé, je pars avec eux…Oui, je sais, j’avais décidé de ne plus faire de moto au Vietnam. Et bien il se trouve que je viens de changer d’avis.

Le lendemain matin nous louons quatre motos. Oh, pas des foudres de guerre, mais de petite 125 comme on trouve par ici. Pour aller dans le nord, il faut un permis spécial. On, nous conduit au bureau ad hoc où nous entamons les démarches. Au guichet, une suédoise est là. Elle veut elle aussi aller dans le nord et attends son permis. Nous discutons et nous lui proposons de se joindre à nous. Elle accepte immédiatement et c’est donc à cinq que nous prenons la route.

Le premier jour, 150 kilomètres de prévu jusqu’à Dong Van, à la frontière. Les formalités nous ont un peu retardés et nous partons sans trop tarder. Ah la route….oui, mais quelle route… C’est absolument fabuleux ! Nous traversons des paysages magnifiques, sur de petites routes sinueuses et étroites, mais en relativement bon état. Le temps n’est pas au beau fixe, c’est un peu brumeux, mais il ne pleut pas. Nous escaladons les cols les uns après les autres. Dans les nuages c’est un peu humide, voire, carrément mouillé. Dans les vallées nous suivons de larges cours d’eau. Il y a des rizières partout on trouve même du maïs. En fin d'après midi, nous passons un dernier col entre chien et loup. Avant de basculer nous avons juste de temps d’apercevoir un panorama fabuleux, un horizon de « pains de sucre »… (Notez, que les pains de sucre ici sont en granit ou en je ne sais quel « cailloux » et non pas en sucre).
C’est de nuit et sous la pluie que nous arrivons. Fatigués, mouillés, mais heureux. Ce soir nous partagerons notre repas avec un Helvète, Sébastien, que nous rencontrerons au restaurant. Un gars super avec qui nous partagerons une bouteille d’alcool de riz.

Le lendemain matin, réveil aux aurores pour la deuxième partie. Un peu plus de 170 kilomètres que nous ferons sous un temps plus clément bien qu’encore très brumeux sur les sommets. C’est vraiment un plaisir que de rouler tranquillement le nez au vent dans de si beaux paysages. Nous dépassons rarement les cinquante km/h. La route ne nous le permet pas et nous n’en avons pas envie. 
J’ai adoré ces deux jours en moto. Vraiment ! Je crois bien que je referais le Vietnam exclusivement en deux roues. C’est trop bon !

Hélas les bonnes choses ont une fin et il me faut reprendre le chemin vers Cao Bang. Ce n’est pas si simple que ça. A la station de bus la jeune femme qui vend les billets me renseigne. Il va me falloir prendre deux bus. Le premier pour Bac Mé puis de là, un second vers ma destination finale. Le bus part à six heures du matin.
Le lendemain j’arrive au « bus stand » avec un peu d’avance histoire de dépatouiller tout ça. Mais une personne m’attend juste à l’entrée. Il s’approche et me dit :
-          Cao Bang ?
-          Yes.
-          Ok,Ok….

Il se saisit de mon sac à dos et m’installe dans son bus. C’est le chauffeur et il démarre sans trop tarder. Nous quittons l’arrêt de bus avec dix minutes d’avance. Ce qui n’est pas une habitude. Nous arriverons à Bac Mé à 11 h15 soit quelques minutes avant le départ du second bus pour Cao Bang. Mon chauffeur se chargera personnellement de m’y installer ! Si ça c’est pas du service !!!!


Si,si, ça rentre....

En chemin....

Snake road...


Un Allemand, un Français, une Hollandaise, une suédoise et une Finlandaise.

De joyeux Coréens (donc des Coréens du sud...) rencontrés lors d'une pause.

On the road...



Coucou..

Dong Van



















dimanche 6 décembre 2015

Le nord-ouest.

Sapa, Vietnam





Je vieillis ou je deviens con ?

J’ai trouvé une moto !  Car oui mon projet est de faire le nord du pays en moto. Une belle Honda 100 m’est promise Le moteur de la belle est en pièce détaché dans le garage. Il est en train d’être refait. Le mécano en veut 400 US$ avant négo. Pas cher et en plus il me la rachète à mon retour. Je suis sur le point de craquer, mais je dois y réfléchir un peu. Je file me connecter à internet et recherche des infos plus précises pour boucler mon projet et après une heure de lecture de blogs et de conseils divers, je lâche l’affaire. Trop risqué, trop incertain, compliqué. Aucune assurance ne couvre ce genre de périple et en cas d’accident c’est pour ma pomme…

C’est donc en bus que je prends la route et en regardant défiler sous mes yeux les paysages magnifiques du nord-ouest du Vietnam, une question me taraude l’esprit : Je vieillis ou je deviens con ? Il n’y a pas si longtemps de ça, j’aurais foncé sans réfléchir. Mais pas aujourd’hui !
Qu’a cela ne tienne, à la première occasion je loue une moto pour la journée. En étant très prudent, ça va le faire…

Comme je n’ai quand même pas envie de faire comme tout le monde, je décide de voyager local. Aucune réservation de bus, que des bus locaux, pas d’agence et aucun itinéraire proposé par celles-ci, même si je passe forcément par des endroits touristiques. Si l’idée est séduisante (pour moi évidement), je vous avoue quand même que la pratique est un peu plus ardue. Les bus sont inconfortables au possible, surchargés de passagers et de matériels divers et variés, le bouton volume du poste radio est visiblement bloqué sur la position maximum, les horaires affichés dans les gares routières sont plus qu’indicatifs et pour finir, comme je ne suis plus dans le circuit touristique « normal », plus personne ne parle la langue de Shakespeare……et comme je ne parle que très peu le vietnamien…

Malgré tout, pleins de points positifs. La promiscuité dans les bus permet un contact facile et spontané avec la population. Oui, on est serré alors on se touche, on se pousse, on s’appuie…La jeune Yen, dormira deux heures la tête posée sur mon épaule, une mamie fatigué s’allongera comme elle peu sur un bout de banquette, jugeant que mes genoux pouvaient sans problème accueillir ses pieds… On me propose à manger, à boire. Bref, ça vie, ça respire, c’est joyeux…

C’est donc à un rythme très « local » que j’ai réussi à me transporter jusqu’à Dien Bien Phu. Ici, on dit simplement Dien Bien, le « phu » voulant dire « province » (je commence à parler le Vietnamien…). Je me suis rendu compte une fois sur place qu’en fait peu de touristes étrangers viennent ici. C’est excentré et perdu au nord-ouest du pays. Seuls ceux qui veulent vraiment visiter les sites de la bataille, ou qui passent la frontière avec le Laos passent par ici. Par contre, pas mal de touristes vietnamien, ce qui me paraît tout à fait logique.
J’ai visité, parfois avec un peu d’émotion, les quelques lieux que les Vietnamiens ont conservés en état pour commémorer leur victoire et la libération de leur pays. La colline Eliane, simple butte de terre d’une trentaine de mètres de haut, Dominique, le quartier général Français du Général de Castries, un cimetière militaire Vietminh, le musée et pour finir le quartier général du Général Giap.

Dien Bien Phu, c’est du côté français, 3000 morts, 4000 blessés et 10 000 prisonniers, dont seulement un tiers reviendra des camps. J’ignore les chiffres du côté du Vietminh, mais ils doivent être là aussi effroyables. J’ai été étonné,  choqué qu’on ne trouve ici absolument aucun lieu, aucun monument officiel rendant hommages à ces français tombé loin de chez eux. Seule une stèle, bâtie à titre privée en 2004 par un ancien légionnaire, leur rend hommage. Elle est gardée par un charmant papy qui entretien les lieux et permet la visite. Ce qu’un simple soldat a été capable de faire pour rendre hommage à ses camarades, aucun de nos gouvernement n’a été capable de le faire. Personnellement ça me fout la gerbe….

N’attendant rien de nos politiques et ce depuis déjà pas mal de temps, je me suis vite remis de mon « trouble » et j’ai repris la route direction SAPA. Pas de route directe, mais je ne suis pas homme à me laisser arrêter par ce genre de détail. De bus en bus, empruntant parfois des pistes en terre, j’ai quand même pas mal galéré, mais je suis arrivé à mes fins et c’est de nuit, sous une pluie battante et par moins de 10 degrés que j’ai débarqué ici. Ici on est à 1400 mètres d’altitude, dans une « station de montagne » vietnamienne…Un peu le Megève local… Et c’est bien sympa. Des paysages fabuleux, enfin je crois, car je ne les ai pour l’heure aperçus qu’à travers la brume. Oui, en plus d’être froid, c’est brumeux….Vous savez, ces brumes qui rendent les choses mystérieuses…On croît apercevoir au loin. Curieux on aiguise le regard, attendant la trouée. Mais un voile blanc vient à nouveau masquer la vue. Suspens...

Mais c’est décidé, c’est ici que je vais louer une moto pour une journée !
Alors pour tout vous dire, si je ne le regrette absolument pas car cela m’a permis de découvrir plein d’endroit absolument fabuleux, je crois bien que je ne recommencerais pas. Malgré qu’il y ait relativement peu de circulation, rouler ici demande une concentration de tous les instants. Tout est possible en permanence et c’est très fatigant. J’ai enfin un élément de réponse à ma question initiale : je suis prudent…..

Je suis resté à SAPA trois jours. L’endroit est vraiment agréable malgré la brume et le froid. Demain matin je reprends la route. Je sais déjà que la partie qui m’attend ne va pas être simple. Je vais dans des coins pas réellement touristiques et j’y vais pas des chemins qui si ils existent bien sur les cartes ne sont décrit dans aucun des guides que j’ai pu consulter. De ci de là, on me conseille de retourner sur Hanoï puis de prendre la direction du nord-est. Perso, j’ai choisi de longer la frontière du Laos, puis la frontière chinoise.

A suivre…

Sur la route...







QG du Général de Castries

Stéle rendant hommage aux soldats français.



"Elianne".

Statue de la victoire au sommet de "Dominique"



Habitation traditionnelle



Spéciale dédicace..;Gruiiiiiick !

Sapa



Bau et son petit fils.

C'est monsieur qui cuisine ce midi...